On peut parler d'émotion quant au hasard d'une promenade chez un antiquaire, vous ouvrez un vieux carton à chaussures, pour découvrir toute une série d'anciennes revues dont la fraîcheur des couleurs vous claque au visage, comme un joyeux éclat de rire d'enfant.
Ce fut mon cas, pour ce lot de recueils édités en 1895 par Hachette, imprimés à Paris par Erhard Frères, avec un travail remarquable de composition typographique fait par A. Gautherin, sous la responsabilité d'un gérant nommé A.Templier.
Mon Journal, recueil hebdomadaire illustré pour les enfants était vendu sous abonnements d'un an pour 8 frs, ou six mois pour 4,50 frs.
Les illustrations sont d'une qualité remarquable, en noir et blanc ou en couleurs, intégrées à l'intérieur de la revue qui comporte généralement de 6 à 8 pages. A l'intérieur, de nombreuses histoires dont les épisodes se suivent d'un numéro à l'autre. Afin d' être attractif pour les enfants, les histoires mettent généralement en scène un jeune garçon ou une jeune fille (La Croisade de Gérard, L'histoire d'un emplâtre de Moutarde,...).
Comme les revues anciennes dont nous avons déjà parlé dans le Blog Antiquités, telles la Revue L'ILLUSTRATION, La Petite Illustration, ces petits journaux ont pour objectifs d'informer de l'actualité de l'époque et leur force est notamment liée à la richesse des illustrations (dessins et photos).
Bien évidemment, ce type de "petit journal" s'adresse à cette partie de la société, la plus aisée, ce que l'on retrouve facilement à l'intérieur de la revue, dans des rubriques que l'on retrouve d'un N° à l'autre, telles les rubriques "Echos & Variétés" ou "Une anecdote".
On peut également mentionner que ces revues ont pour objet de véhiculer, le Bonne pensée de l'époque, en complément des enseignements scolaires.
Par exemple, ce dessin figurant en première page du N° 6 de la revue en date du 9 novembre 1895, illustre l'histoire qui a pour titre Mza qui se déroule à Alger et dont je cite ci-après l'extrait relatif à cette image:
"Roumi, Roumi !
Tracy, n'était pas bien sûr que l'interpellation s'adressât à lui. Roumi signifie chrétien, et les Arabes se servent volontiers de ce terme pour désigner l'individu qui n'est pas de race noire. Tout Européen, qu'il soit chrétien, israélite ou mahométan, est à leurs yeux un Roumi. Mais la voix, cette fois était familière au jeune peintre. Il se retourna et sourit en reconnaissant le petit garçon qui, chaque matin, venait lui cirer les bottes."
Lire la suite "Mon Journal, recueil hebdomadaire illustré pour les enfants - 1895" »