La semaine dernière, je participais au Salon des antiquaires de Lorient et mon voisin, Jean-Pierre présentait parmi les "petits trésors" de son stand, une paire de pots de Saint-Clément.
L'antiquaire est comme l'abeille dessinée sur cette faïence d'Art, .... il butine parmi les beaux objets et nourrit son regard et sa passion, pour les couleurs et le merveilleux savoir-faire des artistes-créateurs.
La Faïencerie de Saint-Clément peut se prévaloir d'une tradition de près de 280 ans car c'est en 1730, que Jacques Chambrette, faïencier allume ses premiers fours à Lunéville, à moins de 10 km de la commune de Saint-Clément, dans cette Lorraine, riche en traditions et forte de caractère.
Les affaires prospérant à Lunéville, il choisit judicieusement de développer sa production en installant une nouvelle manufacture dans la commune proche de Saint-Clément où il trouve une belle qualité de terre mais aussi de l'eau et du bois en abondance, ressources indispensables pour faire fonctionner les ateliers.
Détail qui doit le motiver mais qui n'apparaît pas explicitement: Saint-Clément, ville française lui permet de payer des droits 7 fois moindre, pour toutes ses productions vendues en France.
En effet, Lunéville étant à l'époque Capitale de la Lorraine, on peut considérer qu'il y avait des "droits à payer pour l'exportation" !!
Hier comme aujourd'hui, tout entrepreneur-créateur doit associer ses talents créatifs à un "bon sens gestionnaire".
C'est en 1758 que Saint-Clément reçoit de Stanislas, Duc de Lorraine, l'appellation de "Manufacture royale". Les poinçons que l'on trouve sur chacune des faiences évoluent au fil du temps et certifient l'authenticité des productions.
La faïencerie de Saint-Clément connaît une époque fastueuse quand en 1763, elle devient la propriété de Richard Mique, architecte de la Reine Marie-Antoinette.
Produisant pour Versailles, il innove tant dans les formes que dans les décors, créant notamment des productions décorées à l'or fin, rare privilège à l'époque.
La faïencerie traverse ensuite toutes les époques, adaptant ses décors au fil du temps. La période révolutionnaire voit par exemple apparaître le coq porteur d'une pique, surmontée d'un bonnet phrygien.
Après 1830, le coq s'assagit, s'asseyant sur une corbeille fleurie, il devient emblématique de la production de Saint-Clément: c'est le fameux "Service réverbère coq".
Mentionnons également, le "décor au chinois" apparu au début du XVIIIè siècle, les "Barbotines" nées à la fin du XIXè siècle et les "craquelés" apparus dans les années 1920-1930.
Saint-Clément n'hésite pas à faire appel à des décorateurs de belle réputation tel Emile Gallé, célèbre lorrain dont nous parlerons bientôt dans le Blog Antiquités, dans notre rubrique "Grands créateurs".
Aujourd'hui, la tradition de la faïencerie de Saint-Clément se perpétue au sein du groupe "Terre d'Est: Faïence et cristal de France" qui réunit les faïenceries de Saint-Clément, Niderviller, Vallerysthal et Portrieux, toutes créées au XVIIIè siècle et riches d'un passé prestigieux.
J'ai eu en héritage l'assiette "service réverbère Coq".
Elle est signée "Ct Clément" France.
Pouvez-vous me dire pourquoi cette assiette n'est pas signée "Saint-Clément", comme toutes vos assiettes.
D'autre part, si vous pouvez me la dater, ce serait formidable pour moi.
Je vous remercie infiniment de me répondre.
Bien cordialement. Nicole Dugelay
Rédigé par : Dugelay Nicole | 03 décembre 2019 à 11:04