L'un de mes collègues antiquaires présentait l'année dernière, lors du salon de Lorient une petite collection de bas-relief en calcaire dont la finesse du travail m'avait impressionnée, comme vous pouvez le constater avec cette représentation de "l'arracheur d'épines" de Marchino, sculpteur italien du XVIIIè.
Les motifs sont généralement de taille réduite de l'ordre de 10 à 15 cm, aussi il faut porter une attention particulière à l'oeuvre, l'observer dans le détail comme on le ferait pour une miniature ou un camée.
Le grain est fin, d'une certaine douceur.... et un oeil non averti pourrait être abusé par la nature de la matière, l'associant par exemple à du marbre ou de l'ivoire que certains artistes sculptaient.
Eh, Non !
La matière est du calcaire et son origine, mêlant le feu de la terre et l'eau du ciel, provient des fontaines pétrifiantes de Saint-Nectaire (Auvergne). Dans le Puy de Dôme, les sources chaudes et riches en sels minéraux provenant le l'activité volcanique, sont connues et exploitées depuis 2000 ans pour le thermalisme, et depuis près de 2 siècles pour leurs vertus de pétrification.
C'est en effet grâce aux sources d'eau volcaniques, jaillissant à 52°C et très riches en carbonate de calcium, que Jean Serre eut l'idée en 1819, de mettre à profit leurs vertus de pétrification d'abord en les faisant couler sur des objets naturels (feuillages, poteries,...) créant ainsi des "oeuvres pétrifiées".
Sa démarche fût ensuite d'inverser le processus, en développant une méthode de moulage, lui permettant de créer des oeuvres uniquement composée de matière minérale, et c'est ainsi que fut créée officiellement en 1821, les Fontaines pétrifiantes de Saint-Nectaire, entreprise qui existe toujours de nos jours et aujourd'hui labellisée comme "Entreprise du patrimoine vivant".
Au fil des décennies, l'Art de l'incrustation s'est affiné développant un savoir-faire, transmis de père en fils depuis 7 générations.
Dans les scènes représentées, il n'est pas rare que la culture Auvergnate soit mise à l'honneur comme sur ces représentations d'une "Noce Auvergnate" ou de la "Bourrée d'Auvergne", fameuse danse traditionnelle de la région.
Dans un prochain article du Blog Antiquités, je reviendrai un peu plus en détail sur la technique ainsi que sur ces créateurs, Jean Serre et son gendre Michel Papon, que l'on peut qualifier d' Artisans géniaux.
En fonction de l'état et du motif, je dirai entre 40 et 50 euros
Rédigé par : Eric | 29 mars 2013 à 08:02
Quel est l'ordre de prix d' un bas relief en calcaire de Marchino de 1833 ?
Merci
Rédigé par : VIRGINIE | 28 mars 2013 à 21:46
Tout dépend de l'état..
Je dirais une petite centaine d'euros
Rédigé par : eric | 06 novembre 2012 à 06:28
bonjour
j'ai une oeuvre de l'arracheur d'épine de Marchino 1833
je voulais en connaître la valeur.
Cordialement
Rédigé par : F. ROLLAND | 05 novembre 2012 à 23:14
Bonjour,
Ce type d'image est intéressant, et me porte à le comparer au cinéma d'aujourd'hui, qui recherche le relief... Et j'ai apprécié les précisions sur la matière et les différents éléments (eau, feu, air et terre) mis en oeuvre dans la réalisation de ces objets singuliers.
À bientôt,
johann
http://geniorama.com
Rédigé par : johann | 27 février 2011 à 16:38
Ils sont tout simplement splendides !!
Quel merveilleux travail d'artisanat !
Rédigé par : Depot vente 74 | 24 août 2010 à 16:40