Comme Sherlock Holmes ou Frans Bogaert, l'antiquaire travaille à partir d'indices; les hasards l'ayant conduit à acheter un objet pour lequel sa curiosité a été aiguisée, ensuite il mène l'enquête !
C'est un peu ce qui m'est arrivé quand après avoir acheté une gravure portant la mention De Hérain, je me suis interrogé sur l'identité de ce peintre, graveur. Signé de sa main en bas à droite "F. Dehérain", le document est daté de juin 1910 (un siècle déjà !); il porte également, un nom manuscrit en bas à droite, "M.Stanislas", très certainement l'identité du personnage représenté sur la gravure, en chapeau haut de forme. Je ne sais pourquoi, ce Monsieur me fait penser à Sacha Guitry... certainement à cause du regard pétillant plein de malice !
Disposant du Dictionnaire des peintres de E.Benezit, celui-ci m'apprend que François De Hérain est un peintre, graveur, sculpteur de l'Ecole française né à Paris en 1877 et mort en juin 1962. Associé de la Société nationale en 1912, Sociétaire en 1924, il est Sociétaire du Salon des Indépendants depuis 1926. Il a exposé au Salon d'Automne et en 1926, la rétrospective des Indépendants présentait de lui , 4 toiles de genre et des bustes.
Ayant quitté Paris, il rapporte du Maroc et d'Algérie (1928) des paysages et des figures qui le rattache au mouvement "Orientaliste".
Ici à gauche, un tableau (1926) signé en bas, François De Hérain, représentant le port de Marseille.
La ville des Baux de Provence dans les Bouches du Rhone, a dédié l'une de ses places à François de Hérain; rappelons que ce superbe village de Provence accueille également le Musée du peintre Yves Brayer (1907-1990).
Pour l'histoire notons que le 19 février 1903, François De hérain épouse Eugénie Hardon (1877-1962) dont ils eurent un fils Pierre (1904-1972), connu comme artiste notamment en qualité de réalisateur du film "Monsieur des Lourdines" en 1943, tiré d'une oeuvre de Chateaubriand.
Divorcée du peintre en 1914, Eugénie Hardon épouse Philippe Pétain, le 14 septembre 1920, à la Mairie du 7è arrondissement de Paris; n'aimant pas son prénom, elle se faisait appeler Annie et signait "Annie Pétain" ou "Maréchale Pétain".
Ainsi va l'Histoire, dans ses circonvolutions étonnantes.
Ci-dessus, Médaille signée François De Hérain - 1956 - en l'honneur de Louis de Gonzague
En effet, l'anecdote est surprenante. Comme quoi des recherches menées un peu par hasard peuvent mener à des découvertes intéressantes... où la petite histoire rejoint la grande !
Rédigé par : Autohypnose | 30 novembre 2010 à 02:12
Une info du journal l'Express signale qu'un texte inédit de 1940 vient d'être déposé au mémorial de la Shoah à Paris ;il précise l'implication de Pétain dans la rédaction de ce statut...
Un "document autographe".... non signé mais dont il semble que l'écriture soit bien celle de Pétain...
Ainsi progresse l'histoire !
http://www.lexpress.fr/tiny/924570
Rédigé par : Eric | 03 octobre 2010 à 15:21