La conscription (service militaire obligatoire) prend fin en France, en 1997 et avec elle, disparaissent des moeurs et des coutumes, nées au fil des decénnies, depuis que la Révolution française réquisitionna en masse, ses jeunes hommes pour servir dans les forces armées de la Nation.
Parmi les coutumes, nous avons déjà évoqué la Quille du libérable, que l'on confectionnait pour fêter la fin de son service militaire; aujourd'hui, c'est à la Cocarde du conscrit que nous intéressons.
C'est une cocarde que l'on arborait fièrement au revers de sa veste, afin de montrer que l'on était "Bon pour le service" , c'est à dire que l'on pouvait être soldat, comme on le voit ici avec ce jeune conscrit breton du pays de Quimper.
On l'appelait également "Cocarde du conseil de révision" car c'est après un examen attentif (appelé conseil de révision) que les jeunes hommes étaient déclarés aptes ou non à effectuer leur service militaire.
Une fois le conseil de révision passé, tous les jeunes hommes du village déclarés aptes, organisaient une fête (qui pouvait durer 2 à 3 jours): on y buvait beaucoup et le joyeux groupe était souvent accompagné de musiciens .
La conscription était une étape importante car elle marquait le passage de l'adolescence à celui de l'âge adulte. Le regard des jeunes femmes était autre sur les jeunes conscrits.
On disait alors:
"Bon pour le service, Bon pour les filles".
La cocarde du conscrit portait généralement des rubans tricolores et en son centre, une médaille, avec sur l'une des faces Marianne et République française; sur l'autre, comme on le voit ici, était représenté un jeune conscrit sous la toise avec la mention
"Bon pour le service". Le ruban central pouvait porter diverses inscriptions telles: Gloire aux conscrits, Honneur à la classe 14,...
C'est en 1960 que disparaît le conseil de révision et aussi, la tradition des cocardes du conscrit.
Merci pour ces commentaires qui confirment que certaines traditions perdurent.
Dans un monde où tout va si vite et qui change à vive allure, certaines fêtes restent des repères forts dans certaines communes; je pense aux fêtes des fleurs, corsos fleuris, ... par exemple
Rédigé par : Eric | 05 avril 2015 à 07:48
Bonjour, je viens de retrouver la cocarde de mon Papa (né en 1925) qui était donc de la classe 1945, à ses 20 ans.
Dans le Beaujolais, cette tradition perdure et la fête des conscrits, avec sa vague dans la rue Nationale, est emblématique de Villefranche sur Saône.
Marielle de Vergès
Rédigé par : Marielle de Vergès | 04 avril 2015 à 23:18
Bonjour, et bien je dois vous informer que cette tradition n'a pas disparu de partout! et oui, dans notre petit village d’irréductibles gaulois (chavanay 42) nous pratiquons toujours cette tradition de la cocarde du conscrits! et nous ne sommes pas les seuls, puisque les villages alentours la pratique toujours aussi! cela n'a bien entendu plus aucun lien avec l'aptitude au service militaire, mais l'année de leurs 18 ans, les jeunes du villages organisent une grande fête (la vogue), lors de laquelle est remise à chaque conscrit et conscrite (et oui messieurs, ce n'est plus seulement réservés qu'aux jeunes hommes!) une cocarde que l'on arbore fièrement sur le coeur. La fête dure 4 ou 5 jours, on boit toujours beaucoup et nous dansons et nous amusons sur des musiques traditionnelles et contemporaines jouées par la fanfare du village. Toutes les générations se mélangent faire la fête et tous les habitants n'attendent que ça chaque année! c'est une très belle tradition je trouve, et il faut qu'elle perdure.
voir : http://chavanay2008.skyrock.com/
Rédigé par : C. Munoz | 27 septembre 2013 à 10:46