La toile cirée a été à la mode durant plus d'un siècle et pour beaucoup, elle fait partie de nos souvenirs d'enfant.
Par ses couleurs et ses motifs (souvent à forme géométrique), la nappe en toile cirée apportait dans la cuisine ou le salon, un peu de modernité (car facile à entretenir: un coup d'éponge suffit) et un air de gaîté.
Autrefois, elle pouvait être le support à la rêverie quand à l'heure des devoirs, on "buttait" sur l'orthographe d'un mot ou la résolution d'un exercice de mathématiques..... elle nous apportait également une drôle de sensation, l'été quand elle nous collait aux avant-bras.
Récemment, j'ai entrepris la rénovation d'une table ancienne achetée dans une vieille ferme; son plateau était recouvert de toile cirée.
Quelle ne fût pas ma surprise de découvrir, qu'elle n'était pas recouverte d'une seule nappe mais d'une multitude de couches de nappes en toile cirée posées les unes sur les autres !
J'en ai compté 12.... parfois aux motifs similaires.....
Tel un "Archéologue", j'abordais les strates du "passé ménager" d'une famille française du début du siècle.
Je pense que jusque dans les années 60-70, la toile cirée fut à la mode, concurrencée ensuite par le mobilier en Formica et les produits vinyliques.
La toile cirée est fabriquée à partir d'un support en toile forte de coton ou de jute.
La face supérieure est recouverte d'un enduit à base d'huile de lin épaissie par cuisson oxydante et chargée de pigments colorés. Généralement, on applique plusieurs couches et chaque couche est séchée à une température de 60°C.
La toile est imprimée, vernie et découpée en pièces de 11 m, proposées à la commercialisation.
La société avait été fondée en 1874 par Eugène Maréchal, pour être ensuite dirigée par ses fils et petit-fils, Henry et Alexandre Maréchal.
En 1930, l'usine Maréchal de Vénissieux produit 40 000 m de toile cirée/jour avec un outil industriel lui permettant de travailler des pièces continues de toile cirée de 250 à 500 mètres.
Les autres fabricants de toile cirée sont les usines Saint-Frères, Vaillant, Fournier, Cotolin, Ostertag, Husson.
Au début de la seconde guerre mondiale, le marché de la toile cirée s'effrondre car l'huile de lin ne peut plus être importée.
Après la guerre, les produits vinyliques prennent le dessus.
Une autre époque commence avec l'apparition de nouveaux produits tel le bulgomme.
Combien de brocanteurs ont eu des surprises (bonnes parfois) en décollant la toile cirée des tables de cuisines ????
Rédigé par : Amélie Textiles | 26 mai 2012 à 19:32