Ce devait être en 1974, j'étais lycéen au lycée à Douai dans le Nord (59) et nous étions quelques uns à être passionnés de bande dessinée; à cette époque, la BD vivait un renouveau extraordinaire et je ne sais plus comment, nous avions pu organiser un petit festival où étaient invités des auteurs qui pour certains, n'étaient pas encore très connus et qui, depuis sont devenus de "grands noms" du 9ème art.
Parmi ceux-ci: Philippe DRUILLET
Découvrir DRUILLET, dans les années 70, c'était sortir des sentiers battus et entrer dans les mondes extraordinaires de la science fiction .
Quel bouleversement !
Aujourd'hui, il publie un livre de mémoires: DELIRIUM !
Je le dévore en un après-midi, agréablement installé sous les frondaisons estivales de mon jardin.
Je découvre qu'il aime les brocanteurs, antiquaires, libraires, collectionneurs,... et qu'il en parle avec passion.
Je souhaite de vous donner envie de lire son livre à travers ces quelques propos:
"Je suis un mal-né, c'est le drame de ma vie. Je voulais être prince ou mécène. Je suis né fils de concierge.
Je n'ai pas eu neuf vies, j'en ai eu quatre-vingt-dix-neuf. Je fais tout en même temps. Je dessine, je conduis, je brocante. J'ai un goût inné pour la beauté. J'ai besoin de vivre entouré de belles choses. Môme déjà, j'allais aux puces.
Montreuil, Clignancourt, Vanves, et Les Lilas à l'époque, je les ai toutes faites, à Paris comme en province. Mes humanités je les ai faites à Clignancourt et dans les foires à la ferraille. J'ai toujours été attiré par ces endroits. Le grand avantage des puces, c'est que l'on peut toucher les objets. Dans un musée, on ne peut pas. Plus tard, grâce à Benjamin de Rothschild et Jacques Attali, j'ai rencontré Pierre Donnesberg, un grand collectionneur, qui a eu la même éducation artistique que moi. Lui aussi a appris l'histoire de l'art en déambulant dans les marchés aux puces.
Je passe mon temps à acheter et à revendre. J'ai une bande d'amis avec qui je partage cette passion. Elle devient vite la "bande à Druillet".
Les brocanteurs, les antiquaires et les libraires font partie de ma famille. Je les aime, et ils me respectent. Eux aussi, ce sont des artistes dans leur genre. Ce sont eux les vrais experts. Parmi eux Philippe Mellot et Jean-Marie Embs savent quelquechose de ma collection de Jules Verne, ainsi que Frédéric Marchand, pour les jouets anciens, qui deviendra l'éditeur de mes bijoux.
Certains brocanteurs en savent plus que d'éminents conservateurs de musée. Certains d'entre-eux m'ont beaucoup plus appris sur l'art. J'aime fréquenter les brocanteurs et les antiquaires, ce sont mes frères. ... "
Je vous invite donc à découvrir l'auto-portrait de Philippe DRUILLET mais aussi à lire et relire ses ouvrages de bandes dessinées.
Nous reparlerons certainement de Philippe DRUILLET car il est également créateur de meubles, de bijoux, décorateur de théâtre, ... peintre, photographe et bien d'autres choses encore !
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