Le Blogue antiquités

Voitures d'enfants Eugène VINCENT & Cie

Dans un précédent article, nous avons parlé d'Eugène VINCENT, constructeur de mobilier pour enfants qui fonda son entreprise en 1863 à Paris et nous avons également évoqué "La Sociable", un modèle de voitures d'enfants (breveté S.G.D.G.) à ressorts réglables pour supprimer les trépidations.

Le succès de son entreprise était notamment lié à la grande diversité des modèles qu'il proposait et la possibilité de personnaliser chacune des voitures d'enfants achetée, en fonction de l'âge de l'enfant mais aussi en proposant des accessoires et suppléments pour les équipements tels des roues en acier, un marchepied pour les enfants de 3 à 5 ans, l'installation d'un parasol, une épaisseur de caoutchouc plus importante pour les roues.
Certaines voitures d'enfants pouvaient être équipées pour être montées avec attelage pour un poney ou un âne.

La fabrication de chaque voiture pour enfant se voulait très soignée avec un choix très délicat des matériaux et des modalités d’assemblage.


Les voitures pour enfants fabriquées par Eugène VINCENT se caractérisaient par une caisse très profonde, panneaux unis, peinture poncée, garniture tout crin à bourrelets façon sellier, avec jonc nickel bordant la caisse, capitonnage intérieur tendu galon laine, ceintures cuir, bonne moleskine, capote et tablier en tissu caoutchouté, large galon aux capotes, roues inégales à rayons tangents équipées de caoutchouc de 19 mm avec roulements à billes, bandage plein en caoutchouc des Ets DUCASBLE (Compagnie française du caoutchouc à Paris) ...

JIELDE: Lampe d'atelier Design

Au dessus de l'établi de mon père, une lampe articulée à grosse tête ronde lui permettait d'avoir un éclairage bien orienté pour un travail de finition. Elle avait une présence ! En fonction de son inclinaison, son réflecteur généreux semblait vous regarder.


Autrefois, les ateliers chez les particuliers, les garages, les sous-sol étaient beaucoup plus sombres qu'aujourd'hui.
L'éclairage était parcimonieux. Il fallait souvent utiliser une "baladeuse" pour éclairer son emplacement. De plus, le travail en atelier pouvait se faire dans la poussière, en atmosphère humide et dans les vibrations, si l'on utilisait des machines. 
Les contraintes étaient fortes !
Au dessus de l'atelier paternel, cette grosse lampe ronde était la première lampe que l'on allumait, avec son interrupteur fixé sur le socle dont on se mémorisait facilement l'emplacement.... même dans le noir.


Pour l'atelier, pour le bureau, pour le laboratoire, pour le dessin mais aussi pour la maison, au fil des décennies, la lampe JIELDE et Oui, c'est d'elle dont je vous parle,  a conquis les professionnels mais aussi les particuliers.

Eugène VINCENT: voitures et mobilier pour enfants

Eugène VINCENT est un constructeur de voitures pour enfants qui fonda son entreprise à Paris en 1863.

Il est l’inventeur de la voiture pour enfant « La Sociable » dont il propose de nombreux modèles au fil des années (Mary, Boston, Brighton, Nelly, ....)

Il crée également des fauteuils roulants ainsi que des voitures pour malades et blessés et même des « lits mécaniques » à installer chez soi ou dans les hôpitaux où sont prodigués les soins.

Pour l’exposition universelle de Paris en 1900, il propose un fauteuil de promenade pour visiter l’exposition; en 1908, lors de l'exposition franco-britannique, la Reine d'Angleterre et sa suite profitent de ces fauteuils roulants.



De même, pour l’exposition internationale coloniale de 1931 à Paris, il crée « La voiture MAROUF » pour visiter facilement l’exposition. Conscient des besoins spécifiques des colonies, il fabrique également des « Pousse-pousse » et des chaises à porteurs.

Joseph LE CALLENNEC (1905-1988)

Joseph LE CALLENNEC est un dessinateur graphiste, dont les dessins ont été appréciés par les enfants, notamment à partir de 1955 quant il est choisi par les éditions Edmond DUJARDIN, pour illustrer les cartes et autres documents du jeu des 1000 bornes. 

Né en 1905 en Bretagne, il est décédé en 1988 dans le Nord de la France.
Il travaille pour de nombreuses marques qui utilisent son talent pour mettre en valeur leur produit.

Citons le fabricant de bonbons "La pie qui chante", les eaux de Vittel, le fabricant de sucre Beghin-Say, la margarine Cema,.... et bien d'autres !

On trouve ses dessins sur de nombreux supports: affiches, buvards, protèges-cahiers, étiquettes, livres, revues, jeux, recueil de chansons, calendriers, ....
Son trait est simple, efficace, stylisé,.... par le choix des couleurs, il sait judicieusement appuyer son propos. 

Jules RICHARD, constructeur d'appareils de mesure

Pour ceux qui s'intéressent aux appareils scientifiques anciens, le constructeur Jules RICHARD (1848-1930) n'est pas un inconnu car de nombreuses inventions sont sorties de ses ateliers parisiens et l'on trouve encore chez les collectionneurs et les musées, des appareils de mesure fabriqués par lui, fin XIXè - début XXè .
De plus, c'est une histoire familiale puisque son père Félix RICHARD, originaire de la région lyonnaise était déjà un industriel reconnu dans la fabrication d'instruments de mesure (notamment météo: baromètre, thermomètre,.... ).
Installés à Paris, boulevard de la Villette, les ateliers se déplacent ensuite au N°8 de l'impasse Fessart avant de s'installer rue Méningue, toujours dans le 19ème arrondissement de la capitale.
C'est après le décès de son père en 1876, que Jules RICHARD reprend l'entreprise qui connaissait alors des difficultés financières puisque Félix l'avait un peu délaissée s'investissant plus dans d'autres domaines, et plus particulièrement la politique (il avait été élu maire du 19ème arrondissement de Paris).

Très vite, Jules re-développe l'entreprise qui excelle dans la fabrication d'appareils de mesure.
Passionné de photographie, il se tourne alors, vers ce secteur d'activité et en 1893, il lance une nouvelle ligne de production d'appareils photographiques, avec prise de vue en relief (stéréoscopie). 
Son appareil photographique qu'il nomme Vérascope, remporte un véritable succès.

Georges REDON (1869-1943), peintre dessinateur

C'est une gravure de Georges REDON, accrochée dans un couloir de la maison de vacances de mes parents en Baie de Somme, qui m'a fait connaître ce peintre.

Encore jeune, j'appréciais le talent de l'artiste, la précision du trait, la délicatesse des couleurs, la justesse de la mise en situation,.... mais ce dessin avait pour moi, quelque chose de mystérieux et d'inquiétant: cet enfant certainement tombé de fatigue, les fesses à l'air, ayant perdu un sabot,.... devait dormir depuis un certain temps car un escargot avait eu le temps de grimper sur sa jambe..... plongé dans des rêves,  il ne mesurait pas les menaces extérieures symbolisées par cette poule, désireuse de croquer l'escargot plutôt que de s'attaquer à l'enfant.
J'étais véritablement intrigué par cette mise en scène de l'artiste !

Depuis, à plusieurs reprises, j'ai croisé la route de Georges REDON, et très souvent, j'ai retrouvé cet esprit vif, observateur, sa qualité de dessinateur et de caricaturiste, et le talent particulier qu'il avait à dessiner des enfants, comme d'autres peintres dont j'ai déjà parlés dans ce blog, telle Béatrice MALLET. 

Et toujours, cette mise en scène, intrigante.... comme cette vieille paysanne au sourire roublard, qui telle une marchande de choux, propose des bébés dont elle semble vanter la qualité tout en avançant un argument commercial fort: Et ça va augmenter !

L'humour est daté... on a un peu de peine à le comprendre aujourd'hui et très certainement, qu'il n'est plus adapté à notre époque.

Georges REDON (1869-1943) est un artiste français né à Paris; enfant de Montmartre, il a dû beaucoup observer, ce petit monde parisien très hétéroclite (avec ses ouvriers, commerçants, petits fonctionnaires, mais aussi ses notables, ... tous réunis pour faire la fête) , vivant tant le jour que la nuit, dans ce quartier très vivant au pied de la butte, avec tous ses bars, restaurants, cabarets, théâtres, .....lieux de fêtes et parfois de débauche où l'on tente de tout oublier de son quotidien.

Identifier le fabricant d'une malle ancienne en cuir

Aujourd'hui, je fais appel à vous pour identifier le fabricant d'une malle de cabine ancienne de très belle facture.
Elle ne porte pas d'étiquette, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur mais de toute évidence, c'est une très belle fabrication.

C'est une grande malle dont la partie supérieure est bombée car l'un des côtés a vocation de penderie; ses dimensions sont les suivantes: L 55 P 41 H 106.
C'est une "malle armoire" ; les anglais les appellent "Wardrobe": penderie d'un côté et tiroirs de l'autre.

Seul élément qui pourrait en identifier le fabricant, un symbole gravé sur les ferrures métalliques de la façade de la malle.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce symbole représente une espèce de faune étoilé dont vous avez ici une photo.
J'espère que ce sera suffisant pour que quelqu'un puisse m'en dire plus.

Je sais que parmi vous, il y a des experts et collectionneurs de ces "malles de luxe" .

Alors, je ne doute pas que l'un d'entre-vous résoudra cette énigme.
D'avance, Merci de laisser votre commentaire.

 

Renforts de chaises en bois courbé

J'ai eu l'occasion de rédiger un grand nombre d'articles sur les sièges en bois courbé: chaises, fauteuils, canapés, rocking-chair, berceau,.... fabriqués par des établissements de renom, tels THONET, FISCHEL, KÖHN, MUNDUS, BAUMANN,..... mettant en avant la qualité de leur fabrication et saluant leur solidité, car après plusieurs décennies de service, chez les particuliers ou dans des établissements publics, nous continuons à les proposer à la vente, chez les antiquaires - brocanteurs.

Les renforts de jonction situés sous l'assise sont un élément essentiel, pour garantir la solidité du siège et la pérennité, si régulièrement on prend soin une fois par an, de resserrer les vis comme cela pouvait être mentionné sur certaines étiquettes collées sous l'assise.

Certains fabricants tel Baumann, proposaient à la vente des chaises avec 3 arcs de jonction, sous l'assise (sur les côtés et le devant de la chaise); moyennant 1 franc supplémentaire pour une chaise qui valait environ 25 Francs, on pouvait installer un quatrième arc à l'arrière, pour un maximum de solidité !

Ne vous étonnez donc pas si vous trouvez un même modèle de chaise, avec 3 ou 4 arceaux de renfort sous l'assise !

Hommage à Mickaël THONET

En cette année 2018, la poste autrichienne rend hommage à l'un des plus illustres citoyens, Mickaël THONET (1796-1871), inventeur du mobilier en bois courbé.

En janvier 2018, un timbre postal dessiné par D. Gruber a été édité et j'ai le plaisir de vous le présenter (timbre 1er jour, le 22 janvier 2018 à Vienne) .

La civilisation européenne doit beaucoup à ce créateur dont les productions à partir de 1830, ont rapidement séduit tous les milieux de la société, notamment ses chaises que l'on a adoptées dans un grand nombre d'établissements publics et privés.

On peut imaginer que nombre de penseurs, de créateurs, d'artistes (tel Picasso sur cette photo, dans son rocking-chair Thonet), de citoyens ont forgé leurs idées assis sur un siège Thonet !

A peine âgé de 23 ans, Mickaël THONET crée son entreprise et développe ses recherches pour un mobilier alliant finesse, légèreté, originalité, inspiré par les mouvements artistiques de son époque; c'est ainsi qu'il explore les possibilités de la courbure des bois et de leur assemblage, dans des formes originales, esthétiques et fonctionnelles; les premiers exemplaires en bois courbé sortent des ateliers en 1830.

Né le 21 juillet 1796 à Boppard en Allemagne, il séduit le chancelier autrichien Metternich qui le convainc de venir s'installer en Autriche pour continuer ses recherches et développer ses procédés de production; c'est ainsi qu'il se lance dans cette nouvelle aventure en Autriche et ce, avec le soutien de ses 4 fils qui le rejoignent dans l'entreprise.

Michel Simon, prince de la brocante

Dans un précédent article sur René GABRIEL, nous avions cité le nom de l'acteur Michel SIMON (1895-1975) qui avait joué dans une pièce "Léopold le Bien aimé" mise en scène par Louis JOUVET; saviez-vous qu'en 1961, il avait été couronné comme "prince de la brocante" par Jean TARDIEU, cérémonie organisée par l'union syndicale des brocanteurs en boutique et chineurs réunis.

Mon père né en 1930 se souvenait de l'avoir croisé, un jour dans un café parisien; simple et abordable, semble t'il.
Acteur "gigantesque" à son époque, il gardait une proximité toute humaine avec les gens simples du peuple... comme tous les grands qui n'ont pas besoin du regard des autres, pour avoir le sentiment d'exister .


Sur le diplôme qui lui est "décerné à vie", il est mentionné "Michel Simon, grand ami de la gente animale, sympathique boulevardier parisien". 
Grâce à l'INA (Institut National de l'Audiovisuel), un reportage pour le journal télévisé du 14 juin 1961, nous avons quelques images de cette sympathique et fraternelle cérémonie.

Il voulait être aviateur, mais sa mère n'a pas voulu considérant ce métier comme trop dangereux, tout comme la boxe qu'il souhaitait également pratiquer ; c'est le hasard qui l'a fait entrer chez Georges PITOEFF, comme photographe et accessoiriste, car il était bon bricoleur.