Le Blogue antiquités

Sur Enchères - un livre de Marc Mars pour vibrer au rythme du marteau

"Les choses ne valent jamais que ce que l'acheteur accepte de les payer !".... C'est ce Tempo qui fait vibrer les Salles de ventes aux enchères de Drouot où le personnage principal du livre passe une grande partie de sa vie, fasciné par ce lieu, miroir grossissant d'une part extravagante de notre Humanité.

Au fil des pages, l'occasion de croiser toute une galerie de personnages, hauts en couleurs..... personnalités hors-normes qui se croisent, se saluent, marchandent entre-elles, s'associant pour une "bonne affaire", tout en se surveillant du coin de l'oeil et n'hésitant pas "jouer perso" quand il le faut.
A Drouot, la règle est floue et le flou est la règle.
C'est un théâtre.... les rôles sont distribués par la Loi: commissaires-priseurs, experts, antiquaires et brocanteurs, Savoyards ou cols rouges, acheteurs,.... et pourtant, toujours la vie et les "petits arrangements" prennent le dessus !
Et c'est en plein Paris, entre les Grands Boulevards et la rue Cadet...... un Univers unique où l'Aventure est au bout du marteau.... chacun cherchant un trésor !
Mais, combien en trouve un, dans leur vie ?
L'auteur qui se présente à nous sous un pseudonyme est un "homme du sérail".... professionnel du commerce d'objets d'art, il nous accepte à ses côtés, comme on pourrait le faire d'un ami à qui l'on souhaite faire découvrir le village où l'on a passé son enfance.
Il nous explique la fusion entre l'homme et l'objet: "Ne sous-estime jamais la capacité d'un objet à accaparer ton esprit, à s'insinuer en toi jusqu'à la fusion réciproque.... Entre l'humain et le monde inerte des objets, il y a une lutte féroce, tu peux en être certain..... De combien d'objets, j'ai souffert de l'emprise, d'où il fallait m'arracher !"
Le mystère de chaque objet... nous en avions déjà parlé quand je vous avais présenté le Dé d'Atanas, première enquête de l'antiquaire.

Salons du Livre Ancien et des Vieux Papiers

Chaque année, les bibliophiles, philathélistes, cartophiles, autres collectionneurs et amateurs de vieux papiers et livres anciens se donnent rendez vous aux 4 coins de la France pour des Salons des Vieux Papiers et autres Foires à la paperasse.
L'occasion pour les amateurs et collectionneurs d'acheter et échanger quelques documents rares et authentiques: actions et anciens titres de banque, affiches anciennes, autographes, billets de loterie, buvards et protège cahiers illustrés, calendriers des postes, cartes géographiques, cartes scolaires et pédagogiques, cartes de visite, chromos et images, décrets et lois, documents historiques, ex-libris, factures, faire-part, horaires, lettres de change, livres et bandes dessinées, manuscrits, marque-pages, menus, partitions musicales anciennes, planches et plans techniques, programmes, publicités, titres de transport, ....
Les documents ne manquent pas et les domaines d'intérêt sont multiples.

Quelques Beaux Salons des Vieux Papiers et Foires à la Paperasse 2011:
- 14 janvier 2011: Salon du livre et des Vieux papiers de Melun (77)
- 4 au 13 février 2011: Salon du livre et papiers anciens de la Halle Freyssinet - Paris 13è
- 5 et 6 mars 2011: Salon du livre ancien et de la Gravure de Colmar (68)
- 12 et 13 mars 2011: Foire aux Vieux papiers et aux collections de Bar le Duc (55)
- 2 et 3 avril 2011: 12ème Salon Angevin du livre ancien de Mur Erigne (49)
- 3 avril 2011: Salon du livre ancien de Sarlat (24)
- 9 et 10 avril 2011: Salon des Vieux papiers de Lyon à Villeurbanne (69)
- 22 au 25 avril 2011: Foire internationale du livre ancien de l'Isle sur la Sorgue (84)
- 25 avril 2011: Foire aux Livres et Vieux papiers à Fontenoy la Joûte (54)
- 29 avril au 1er mai 2011: Salon du livre ancien et de l'estampe au Grand Palais - Paris 8è
- 14 et 15 mai 2011: Marché aux livres anciens et vieux papiers du Mont Saint-Michel (50)
- 22 mai 2011: 3ème Foire aux livres anciens et de la carte postale de Montreuil sur Mer (62)
- 31 mai au 6 juin 2011: Salon de la Bibliophilie et du document ancien -Place St-Sulpice Paris 6è
- 12 au 15 août 2011: Foire internationale du livre ancien de l'Isle sur la Sorgue (84)
- 21 au 30 octobre 2011: Salon du livre et papiers anciens de la Porte Champeret - Paris 17è
- 12 et 13 novembre 2011: Foire à la paperasse de Givors (69)

Si vous avez d'autres dates à nous communiquer, laissez nous un commentaire sur le blog  -  Nous ajouterons votre manifestation à ce calendrier 2011
Merci d'Avance

L'aéronautique, l'aviation à la une de L'ILLUSTRATION en 1918 et 1938

La 1ère guerre mondiale et l'entre-deux guerres sont des périodes exceptionnelles dans l'histoire de l'aviation car quelques années seulement après le premier vol motorisé de Clément Ader, d'abord sur L'Eole et ensuite, le 12 octobre 1897, sur L'Avion III, nous assistons à un fantastique et exceptionnel développement technologique qui conduit à la mise au point de machines qui d'année en année, permettent à l'Homme de se dépasser dans les airs.

 
Hier en rangeant de vieux numéros du journal L'ILLUSTRATION, je me suis attardé à parcourir les pages du N°3931 du 6 juillet 1918 avec pour titre "Notre Aviation de Guerre" et que le N°4994 du 19 novembre 1938, consacré à "l'Aéronautique".
Au fil des pages, on assiste au développement d'une industrie qui de décennies en décennies prendra une place croissante dans la société moderne, en développant les aéroports (naissance des aérogares comme celui du Bourget), en formant les hommes, en développant les relations commerciales internationales et en reliant, la Métropole à l'ensemble de ces territoires que l'on appelait à l'époque "Colonies".
Bien évidemment, considérant ces années de guerre, l'installation d'une armée de l'air tient une place prépondérante dans ces numéros.
Celui du 6 juillet 1918, s'ouvre avec une photo de Clémenceau devant un appareil avec le pilote Nungesser; ensuite, on nous présente un état des lieux de notre armée de l'air: notre effort industriel, l'installation des escadrilles, la formation du personnel (navigant et non-navigant), le rôle tactique de l'aviation dans la guerre, l'aviation de bombardement, l'aviation de chasse, l'aviation dans la bataille, .... et le tout,  illustré de nombreuses photos en noir et blanc, dessins en noir et blanc comme ceux de E. Cournault, mais encore de magnifiques dessins en couleurs signés de Maurice Bourguignon, François Flameng, ...
Un document d'une qualité exceptionnelle !!

Almanach VERMOT: 125 ans de blagues et de calembours

Cette année, en cadeau de Noël, mon beau-frère m'a offert l'édition 2011 de l'Almanach VERMOT et je pense que durant toute l'année, ce fascicule se promènera dans la maison au gré de notre quotidien, pour une lecture au jour le jour.

Publié pour la première fois, le 1er janvier 1886, il fête cette année son 125è anniversaire !
De l'extérieur, il n'a guère changé depuis son origine avec sa couverture rouge représentant sous forme de caducée, un brin de mimosa entouré d'un ruban, ce qui l'identifie au premier coup d'oeil. 
Au début de l'ouvrage, les pages sont consacrées au trombinoscope des élus de la république avec en tête le portrait officiel du chef de l'Etat.... et ensuite, une page par jour avec le "saint du jour", une ou des citations historiques, des recettes, des conseils, des histoires drôles agrémentées de dessins humoristiques et quelques photos.... le tout reste en noir et blanc.

L'année est mentionnée bien en évidence, sur la page de couverture.
Il y a certainement parmi vous des collectionneurs d'almanachs Vermot.

Joseph VERMOT est l'inventeur de cette "institution nationale".
Originaire de Le Russey (Doubs), il commence par éditer des catalogues publicitaires avant de se lancer dans l'édition de son propre almanach, à l'image du "Messager boîteux", publication dirigée par Henri Ganier (sous le pseudonyme de Tanconville) appréciée à l'époque par les habitants de la région.
Pour conduire cette entreprise, il part pour Paris où son projet voit le jour.

Pour illustrer son almanach, Joseph Vermot fait appel à de nombreux dessinateurs -  illustrateurs qui contribuent à différents niveaux, à donner cette image d'un humour "peu raffiné", à tendance parfois misogyne, cocardiere, colonialiste,...." avec des blagues qui elles-aussi, partagent cet humour "un peu limite".

L'Illustration fête Noël

De 1843 à 1944, le magazine L'ILLUSTRATION a abondamment commenté et illustré tous les grands évènements de son époque, suivant pas à pas l'évolution politique, technique, sociale, artistique, de son temps.
Comme nous l'avons déjà vu dans de précédents articles du Blog Antiquités, chaque N° de L'Illustration consacre sa page de couverture à un évènement majeur pouvant intéresser le public; à ce titre, les périodes de guerre 1914-1918 et 1939-1944 ont été riches de sujets, portés "à la une".

A coté de ces numéros ordinaires, des numéros spéciaux ont été consacrés à des thématiques spécifiques, citons l'automobile, l'agriculture, le tourisme, l'architecture, les colonies, l'enfant,...
Il est extraordinaire aujourd'hui de parcourir ces anciens numéros et de découvrir la richesse de leur contenu tant au niveau des textes que des illustrations. Après plusieurs décennies, il est incroyable de voir combien l'éclat des couleurs est resté vif, presque comme si la revue venait juste de sortir de presse.

Parmi les thèmes traités chaque année, NOEL est un incontournable !
Ci-dessus le Numéro 4892 du 5 décembre 1936, consacré à Noël avec des articles illustrés sur Hans Memling à Bruges, au Baron Gros, aux vitraux modernes, à l'histoire de Manoel, aux études par Drian, et sur  Paris, il y a cent ans.

Le numéro qui figure en photo à droite est le Numéro de Noël 1929 - N° 4527 du 7 décembre 1929 avec un magnifique article illustré présentant les belles reliures de la bibliothèque nationale, un article sur les estampes japonaises, les sérimpies, le quatrième roi mage, Chundra Lela, les bois et cabarets de Paris et sur Edouard Manet.

Le N° 4787 de NOEL 1934, publié le 1er décembre 1934 nous présente, les vierges peintes, les céramiques de Mayodon, les bonheurs et les dangers du Comte de Caraman, les tapis et tapisseries d'Orient, les fables de La Fontaine. 

Bécassine, née dans le Finistère sud

Voici une belle centenaire, puisqu'elle est née le 2 février 1905, dans le journal "La Semaine de Suzette", magazine pour "filletttes bien élevées de 8 à 14 ans" dont je parlerai dans un prochain article du Blog, tant son succès fut grand avec notamment une diffusion de plus de 100 000 exemplaires par semaine.

Aujourd'hui, chacun connaît Bécassine car il est rare que dans l'enfance, on ne croise pas le chemin de cette "bonne bretonne" montée à la capitale en qualité de nourrice, née en 1885 à Clocher les Bécasses, de son "vrai nom", Anaïk Labornez, reconnaissable entre toutes avec sa tenue vestimentaire unique, son parapluie rouge, son visage rond encadré d'une petite coiffe, son air innocent et sa grande générosité.
L'enfance de Bécassine est le premier livre des aventures de notre héroine dessinée par Joseph Porphyre Pinchon (1871-1953) et l'on ne connaît qu'une seule planche originale mise en vente hier, lundi 8 novembre à l'hôtel des ventes Drouot-Richelieu.

Dès le début, le succès est au rendez-vous puisque sitôt le 2è numéro, on compte plus de 20 000 abonnés qui suivront toutes les aventures de Bécassine jusqu'en 1912; à sa création, c'est Jacqueline Rivière (1851-1920), rédactrice en chef de la Semaine de Suzette qui écrit les histoires  avant qu'elle ne passe la plume à Maurice Languereau (1867-1953), neveu et associé de l'éditeur, dont le nom figure sur les albums: Editions GAUTIER-LANGUEREAU.
Pinchon est l'illustrateur jusqu'à sa mort en 1953 et à partir de 1959, c'est Jean Trubert qui signe les dessins avec divers scénaristes dont le "Monsieur Cinéma" de la télévision française, Pierre Tchernia.
A signaler également, 2 albums dessinés par Edouard Zier.

A partir de 1913, chacune des aventures de Bécassine prend la forme d'une histoire bien structurée et au fil des années, apparaîtront tous les personnages que les enfants aimeront retrouver: la marquise Hermine de Grand-Air et Loulotte, entre-autres.

Tricot d'art: un petit cahier de patrons faits main

Jeté, maille endroit, maille envers, surjet simple, maille par derrière, point cotelé,.... et tout un lot de signes qu'il faut être expert pour déchiffrer .

Dans le tiroir d'un vieux meuble, j'ai trouvé cet ancien carnet devant dater des années 50; l'écriture est fine (certainement à la plume), les signes et explications sont à l'encre bleue avec certaines pages en couleur.

Quel travail ! Quelle patience !
Napperon rond "Mireille", Napperon rond "Micheline", gants à 2 aiguilles, napperon ovale, service à porto, napperon exagonal "Elvire", napperon rond "Gaby", sous-vase ..... autants de modèles de différents types aujourd'hui totalement désuets dans nos usages contemporains.

 
Ce carnet représente de la passion mais aussi de nombreuses heures de travail d'écriture avant de prendre le fil et les aiguilles pour tricoter les modèles.
Au siècle dernier, les femmes, par loisir mais aussi par nécessité, consacraient un peu de leur "temps libre" aux travaux de couture et de tricot, et certaines revues telles, Mon Ouvrage ou le Petit Echo de la mode, proposaient des "patrons" dans certaines de leurs pages.

Prix Drouot littéraire 2010

C'est la saison des prix littéraires, l'occasion de mettre à l'honneur le Prix littéraire Drouot 2010, qui depuis sa création en 2007 récompense une oeuvre de fiction dont la narration fait référence à l'univert de l'art.

Cette année, c'est Minh Tran Huy qui est lauréate pour son livre "La double vie d'Anna Song"; elle s'est vue remettre son prix, le 28 septembre dernier à Drouot Richelieu, par Patrick de Carolis au nom du jury composé de personnalités passionnées par l'art et la littérature.

Le synopsis du livre:
Anna Song, "la plus grande pianiste vivante dont personne n'a jamais entendu parler", vient de mourir, laissant derrière elle une œuvre discographique sans précédent. Paul Desroches, son mari et producteur, lui dresse un tombeau musical et littéraire, à la fois ode à une femme désespérément aimée, à une enfance engloutie dans le temps et à un pays perdu. Sur fond d'imposture et de falsification, quand le grand amour devient l'œuvre de toute une vie.

Cet ouvrage paru en août 2009 chez Actes Sud a également obtenu, le prix Pelléas 2010 qui récompense une oeuvre littéraire mettant en valeur la musique.

Livres dédicacés: une émotion authentique

Dans un précédent article, nous avons parlé des autographes et grâce à Laurent-Maria Deschanel du site www.autographes.com , nous nous intéressons aujourd'hui aux livres dédicacés.
Généralement située en première page de l'ouvrage, la dédicace marque en quelques mots manuscrits de la main de l'auteur, une pensée, une attention toute particulière envers la personne destinataire du livre.
Le plus souvent, un lien privilégié relie l'auteur à la personne pour laquelle il rédige une dédicace et c'est pourquoi, les mots sont souvent choisis avec justesse, en faisant référence à un lien commun, une pensée proche, une intimité ou à une confraternité (2 écrivains: Charles Baudelaire envoyant l'un de ses livres à Victor Hugo, par exemple).

Quand les 2 noms associés (l'auteur et le destinataire) sont très connus, le livre dédicacé prend un intérêt de tout premier ordre.
La qualité du texte sur lequel se trouve la dédicace a aussi son importance; si c'est par exemple, une oeuvre majeure de l'auteur, ou si c'est l'un des derniers textes qu'il ait fait paraître (comme pour Albert Camus, disparu bruptalement suite à un accident de voiture).

Rares aux XVIII, XIXè siècle, le principe de la dédicace s'est plus largement répandu ensuite, notamment avec le développement du journalisme et des services de presse associés, pour lesquels les éditeurs consacrent un certain nombre d'ouvrages que l'auteur signe , essentiellement pour "mieux faire connaître" son livre, aujourd'hui on appelle ça "faire sa promotion".
Les collectionneurs de livres dédicacés ont le choix de suivre un auteur dans tous les domaines: de la littérature à la science, en passant par la médecine, l'architecture, la recherche, le théâtre, la chanson, la musique, ... sans oublier aujourd'hui les sports et le cinéma.

Mon ouvrage, tous les travaux de dames - Dans la suite du "petit écho de la mode"

Comment ne pas être séduit par la qualité et la délicatesse des dessins, qui figurent grand format sur la page de couverture de cette revue ancienne, née en 1923 et consacrée à tous les ouvrages de dames (tricot, broderie, couture, petits travaux manuels, décoration de la maison,....).
MON  OUVRAGE, TOUS  LES  TRAVAUX  DE  DAMES était un magazine édité 2 fois par mois et tiré à près de 500 000 exemplaires.

Né dans la lignée du "Petit écho de la mode", périodique féminin lancé en 1880, qui remporta un très grand succès auprès du public, en s'adressant spécifiquement aux femmes, avec une optique pratique et familiale, soutenue par son propriétaire Charles Huon de Penanster et plus particulièrement son épouse, Claire Le Roux qui fût l'âme du magazine.

Le magazine MON OUVRAGE est édité par la Société anonyme du Petit écho de la mode, 1 rue Gazan dans le 14è arrondissement de Paris, où l'entreprise qui imprime et édite ses propres magazines, a acquis un grand terrain d'un demi-hectare, pour y installer ses locaux dont le siège social où est installé, Jean Lugaro gérant en 1939, de la revue Mon Ouvrage .
Au début du XXè siècle, 480 personnes sont employées et après la première guerre mondiale, la société se réorganise, notamment avec la nomination de 2 administrateurs délégués, Charles-Albert de Penanster (fils du fondateur) et Léon Berteaux, directeur honoraire du journal "La Croix".
Dans chacun des numéros de MON  OUVRAGE, un supplément encarté offre aux lectrices des modèles de broderie en couleurs; c'est plein de charme.